Si le Cambodge fascine autant les touristes du monde entier, c’est surtout grâce à Angkor. À quelques kilomètres de la ville de Siem Reap, se dressent majestueusement Angkor et ses temples, témoins de l’histoire de l’empire khmer. Ce site archéologique qui s’étend sur 400 km2 est l’un des lieux les plus prestigieux au monde. Les amoureux de la nature, et les férus d’histoire vont se plaire dans ce musée à ciel ouvert, au milieu de la jungle. Découvrez dans ce guide 10 bonnes raisons de visiter Angkor.
Sommaire
Angkor est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO
C’est en 1992 qu’Angkor a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis, le site attire, chaque année, des millions de touristes. Composé d’un ensemble de ruines, Angkor fait la fierté du Cambodge et représente une force pour la croissance du pays. Depuis 1993, il existe un Comité international de coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor. Le CIC-Angkor assure :
- La coordination des projets scientifiques ;
- La restauration du site ;
- La conservation et la protection du patrimoine ;
- La mise en valeur des monuments ;
- Le développement du site.
Le Comité a également en charge le développement durable des villages disséminés à l’intérieur et à l’extérieur de son parc archéologique. Il participe aussi à la sensibilisation des populations locales sur l’importance du site.
Avant 1990, Angkor était un site laissé à l’abandon, recouvert de végétation. Mais, les moines de la région continuaient (et continuent toujours) de fréquenter les temples pour prier. Le site est resté pendant 10 ans sur la liste du patrimoine mondial en péril. Les statues et sculptures du site alimentaient un marché clandestin de vente d’objets. À vil prix, les villageois cédaient ces objets aux touristes et aux personnes intéressées. Plus tard, les objets du site ont pris de la valeur, atteignant même des montants exorbitants.
Force de croissance économique
En 2019, pour le seul mois de juin, le parc archéologique d’Angkor a permis au pays d’empocher 5,4 millions de dollars. Ce montant représente la vente des billets d’entrée. Cela représente une véritable manne pour le Cambodge. Toutefois, ces chiffres sont en baisse de 16% par rapport à la même période en 2018. La canicule et la sécheresse sont les principales raisons évoquées par le gouvernement. Durant le premier semestre de 2019, plus de 1,2 million de touristes ont été enregistrés au parc. Ces entrées ont généré près de 56 millions de dollars. Les ressortissants étrangers qui veulent se rendre à Angkor doivent avoir le visa cambodgien officiel.
Une architecture unique et splendide
Angkor est un chef-d’œuvre architectural, imposant et impressionnant. La fondation de ce site remonte au 9e siècle. Les monuments ont un style spécifique qui reflète l’architecture khmère classique. En réalité, cette civilisation s’est inspirée des constructions religieuses hindouistes de l’Inde. Angkor a été érigé pour rendre hommage aux dieux immortels. L’édifice a été construit en matériaux durables. Les bâtisseurs ont utilisé la brique pour réaliser les premiers temples. À partir du 10e siècle, les Khmers vont opter pour la latérite pour réaliser les fondations. À l’époque, on utilisait simplement le bois à titre décoratif.
Le grès, un matériau prisé par les Khmers
On estime qu’au 12e siècle, le grès était un matériau très apprécié par les bâtisseurs khmers. Ces derniers sont même devenus des experts dans l’utilisation de cette roche sédimentaire, extraite des montagnes Kulen. En fait, à l’époque, le grès était le plus important et le plus onéreux des matériaux. Il revêtait un caractère sacré et n’était accessible qu’à une minorité. C’est la raison pour laquelle les architectures khmères n’ont utilisé ce matériau que pour construire les temples les plus importants. Le grès a donc été utilisé pendant près de 5 siècles dans la région d’Angkor, supplantant la brique et la latérite.
Technique de construction
Les Khmers appréciaient le bois. C’est pourquoi ils essayaient de transposer les techniques de construction en bois dans leurs monuments. Ils empilaient simplement les blocs de pierre de taille aléatoire, sans assurer une cohésion des constructions. Cette technique de construction a provoqué l’effondrement de plusieurs monuments. De plus, les bâtisseurs khmers n’utilisaient que l’encorbellement pour réaliser leurs voûtes, au détriment de l’arc.
Un grand musée à ciel ouvert
Angkor s’étend sur une superficie de 400 km2, au milieu de la jungle cambodgienne. En famille, avec des amis ou en amoureux, vous pouvez faire un tour dans cet endroit unique pour vivre des aventures inoubliables. Âme de l’empire khmer, le site abrite environ 700 temples, ainsi que des villages à l’intérieur et aux alentours. Certains temples sont en réalité des vestiges des anciennes capitales de l’empire khmer. Il s’agit de : Angkor Vat, Angkor Thom et Bayon.
Angkor Vat
Angkor Vat fait partie des temples qui font la fierté du Cambodge. Il est le plus grand et le plus prestigieux de tous les temples du parc archéologique. Construit au 12e siècle par Suryavarman II, roi de l’Empire khmer de 1113 à 1150, Angkor Vat était un temple d’État. Cette capitale impériale était dédiée au dieu hindou Vishnou. Aujourd’hui, l’édifice est non seulement célèbre, mais il est l’attraction touristique principale du pays. Symbole du Cambodge, Angkor Vat figure d’ailleurs sur le drapeau national. De nombreux observateurs la considèrent comme la huitième merveille du monde. Angkor Vat a été construit avec du grès de différentes couleurs, ainsi que de la latérite. L’édifice s’étend sur 200 hectares et abrite :
- Des statues ;
- Des bas-reliefs ;
- Des galeries ;
- Des chaussées pavées.
Les surfaces planes du monument accueillent les représentations de dieux, d’hommes et d’animaux. Les combats sont également représentés sur les murs.
Angkor Thom
Angkor Thom veut dire la grande cité. Le monument est situé à près de 2 km de la rive droite du Siem Reap. Il a été construit à la fin du 12e siècle par le roi bouddhiste Jayavarman VII (1181 à 1220). Angkor Thom présente une forme carrée, d’environ 3 km de côté. L’édifice est entouré d’une fortification de 8 mètres de haut, bordée par des douves. À l’intérieur de la cité royale, vous pouvez visiter :
- Le bassin Sras Srei utilisé pour les ablutions royales ;
- La Terrasse des éléphants ;
- Les deux petits temples bouddhiques ;
- Le Baphuon (temple montagne avec un énorme bouddha couché).
Comme tous les autres temples royaux, Angkor Thom possédait un système de gestion de l’eau perfectionné.
Bayon
Bayon est le palais céleste du dieu Indra. Le terme provient du pali, une langue indo-européenne. Construit au 13e siècle, Bayon est le temple central de Angkor Thom. Le monument a été bâti par Jayavarman VII qui l’a dédié au Bouddha. L’édifice offre une décoration exceptionnelle qui séduira les amoureux de l’art. Il abrite entre autres des bas-reliefs et des tours à visage.
Les bas-reliefs permettent de prendre connaissance du passé d’Angkor. Les sculptures représentent la vie quotidienne des anciens habitants. On retrouve entre autres des représentations de batailles navales, de danseurs, d’éléphants de combat… Bayon abrite de célèbres tours à visages qui font la réputation de ce lieu touristique. Le visiteur peut contempler les fameuses tours à 4 visages qui ont traversé les temps.
Angkor abrite de nombreux autres temples méconnus, mais tout aussi importants :
- Ta Prohm ;
- Phnom Bakheng ;
- Thommanon ;
- Chau Say Tevoda ;
- Preah Khan ;
- Krol Kô ;
- Ta Som.
Angkor Vat, plus grand monument religieux au monde
Angkor était l’âme de l’empire khmer et Angkor Vat, sa capitale impériale était le centre du pouvoir. Construit en grès, Angkor Vat a une superficie de 200 hectares. Son style architectural imite celui des édifices religieux hindouistes de l’Inde. L’ancienne capitale impériale est considérée comme le plus grand monument religieux au monde. Comme mentionné plus haut, Angkor Vat a été dédié à l’époque au dieu hindou Vishnou. À la fois lieu de culte et temple d’État, Angkor Vat avait une grande influence au Cambodge et dans toute l’Asie du Sud-Est.
Aujourd’hui, vous pouvez admirer les ruines de ce temple. À travers son architecture imposante et ses bas-reliefs, le visiteur se fait une idée du glorieux passé de ce monument.
Un bas-relief impressionnant
Les nombreux bas-reliefs qui recouvrent les surfaces planes des temples sont assez impressionnants. Ils évoquent le passé et racontent l’histoire d’Angkor et de l’empire khmer. Ces sculptures uniques sont considérées comme un trésor précieux. Cet héritage de l’empire khmer fascine par le réalisme des scènes et le relief donné aux sculptures.
Au temple de Bayon, les bas-reliefs ont été réalisés entre le 8e et le 13e siècle sous Jayavarman VIII. Là, les sculptures montrent une bataille navale entre des Khmers et des Chams. On peut également voir des représentations de l’armée khmère en marche avec des éléphants. Les visiteurs ont également la possibilité de voir des sculptures qui montrent la vie quotidienne des villageois.
À Angkor Vat, vous pouvez aussi apercevoir les sculptures qui évoquent les épopées hindoues. Dans le pavillon au sommet des hautes tours, vous serez impressionnés par les sculptures détaillées de 2000 apsaras. Ce sont des nymphes célestes belles et sensuelles qui ornent les murs dans ce lieu.
Plusieurs observateurs et artistes estiment que les bas-reliefs narratifs d’Angkor représentent la quintessence de l’art khmer.
Témoin de l’histoire de l’empire khmer
Aujourd’hui, les ruines et les réseaux hydrauliques d’Angkor témoignent de la puissance, de la richesse de l’empire khmer. Ce site est aussi un témoin vivant du raffinement culturel, de cet empire qui a marqué l’histoire du Cambodge.
Entre le 9e et le 13e siècle, l’empire khmer était une des puissances dominantes de l’Asie du Sud-est continental. Il a succédé au royaume de Chenla, qui a occupé ce territoire du 6e au 9e siècle. L’empire khmer et le site d’Angkor ont été fondés à la fin du 9e par le roi Jayavarman. Ce dernier serait un ancien prince de la cour de Sailendra à Java (actuelle Indonésie). L’histoire raconte qu’il aurait rapporté avec lui, au Cambodge, l’art et la culture javanais.
Toutefois, Angkor et toute la région doivent leur prospérité à Indravarman I (de 877 à 890), l’un des successeurs du prince javanais. C’est Indravarman I qui a réalisé :
- Les travaux d’aménagement hydraulique ;
- Le premier temple, le Preah Kô, en 880.
- Le premier temple-montagne au Bakong en 881.
Le Preah Kô ou taureau sacré est un temple shivaïte. Ses tours sont dédiés à tous les prédécesseurs de Indravarman I. Quant au sanctuaire central du temple, il est consacré à Jayavarman II, fondateur du royaume. Le temple-montagne au Bakong a été bâti au sommet d’une pyramide qui comporte plusieurs étages.
Un microcosme de la culture hindou
Les Khmers ont apporté au Cambodge l’art et la culture de l’Inde. Les monuments et les bas-reliefs sont des témoins vivants de ce microcosme de l’univers hindou.
À l’origine, Angkor Vat, la capitale impériale était dédiée au dieu hindou Vishnou. Dans la mythologie hindoue, Vishnou est l’un des dieux de la trinité, avec Brahma et Shiva. Il est le protecteur de la création. Connu pour ses nombreux avatars, il est souvent représenté sous les traits d’un homme bleu ayant 4 bras. Il arbore une parure royale et tient dans ses mains une roue (chakra), une conque (shankha), un lotus et une massue.
À Bakong, le temple-montagne est censé représenter le mont Meru en Inde. Dans la mythologie hindoue, ce mont est le centre de l’univers. On le compare en quelque sorte à l’Olympe, le domaine des dieux grecs.
Un lieu de culte
Les Khmers ont véritablement impacté l’histoire du Cambodge dans tous les domaines. Sur le plan religieux, ils ont importé l’hindouisme et le bouddhisme. Les sculptures représentants les dieux hindous tapissent les surfaces planes de la plupart des temples d’Angkor. Jusqu’à aujourd’hui, les temples sont des lieux de cultes des moines et habitants. Ils vénèrent les divinités et font des rituels pour leur rendre hommage. Ces cérémonies sont généralement accompagnées de prières, musiques et danses traditionnelles que vous aimerez découvrir. On brûle des bâtonnets d’encens à profusion et on fait des offrandes (mets, animaux, argent…) aux dieux pour :
- S’attirer leurs faveurs ;
- Avoir la bonne fortune ;
- Attirer la chance ;
- Rendre hommage aux morts ;
- Implorer les bonnes grâces des ancêtres.
Généralement, les mets sont partagés aux moines et aux pauvres. On les distribue également aux associations caritatives. Toutefois, il est possible de repartir avec ses offrandes après sa prière pour les distribuer lors d’une fête aux amis, voisins…
Un site riche en plantes médicinales
Angkor est un site qui abrite de nombreuses plantes médicinales. Les villageois et les moines s’en servent pour se soigner. Selon les croyances, les plantes du site doivent être bénies par les dieux avant d’être utilisées. C’est pourquoi les populations locales les apportent dans les temples après les avoir préparées. Construit au 12e siècle au nord d’Angkor Thom, Preah Khan est un complexe monastique qui faisait office d’université de médecine. Quant au temple de Neak Poan, il était considéré comme un ancien hôpital. Il fut également bâti au 12e siècle par Jayavarman VII. Ce temple bouddhique servait également aux rites de purification.
Un parfait lieu de randonnée
Angkor, c’est un site touristique de 400 km2 au milieu de la jungle. Les amoureux de la nature vont s’éclater dans ce décor de lianes et de végétation sauvages. Les férus d’archéologie devront s’y prendre bien afin de ne pas se perdre dans les dédales de ce gigantesque parc. Il faut préciser qu’il est possible de visiter le site en Tuk-tuk (tricycle motorisé), en scooter ou à vélo.
Que retenir ? Fondé au 9e siècle, Angkor est un immense site archéologique qui abrite des centaines de temples monastiques et bouddhiques. Ce lieu unique au monde conserve les vestiges de l’empire khmer. Les sculptures et aménagements hydrauliques de cette civilisation font la fierté du Cambodge. Angkor est une destination de choix pour tous les touristes en quête d’aventures et de découvertes.